Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/178

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– Je trouverai bien à loger tout le monde, si quelqu’un veut accepter la grande chambre là-haut, marquée je ne sais pourquoi du sceau de réprobation… Dis-moi si tu trouves un âne pour Jacquot et Cie et combien tu le payes. Fais demander au marchand de vaches, il doit connaître des ânes (à quatre pieds). Il fait beau mais froid; je voudrais savoir tes chemins empierrés et clinés ou marnés, pour que vous puissiez marcher sans difficulté. Et le potager ? Qu’est-ce qui s’y passe ? – Adieu, ma chère minette…

J’ai livré mon manuscrit à Hachette, il me donnera réponse dans huit jours, mais il est presque certain de l’accepter. – Shake-hands à Émile.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 4 décembre 1861.


Chère petite, un mot seulement[1], malgré mes quatre jours de silence. Tu es aussi un peu taciturne; tes lettres sont assez rares… Ton père me prend un temps énorme; je l’accompagne en voiture : hier depuis midi et quart jusqu’à près de quatre heures. Nous sommes allés chez ton oncle de Lamoignon qui avait déjeuné avec l’oncle d’Aguesseau, lequel est venu pour le Sénatus-Consulte ; il se trouve dans le bureau de Persigny et de Saint Napoléon ; il doit aujourd’hui même leur en dire, à les faire mourir d’apoplexie rageuse. Persigny va tout briser. Et le Prince le lui revaudra un jour ou l’autre.

Nous avons été ensuite chez N… où je retournais

  1. WS typo : un mots eulement -> un mot seulement