Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

du Pape ; les lots sont tentants; ce sont tous objets précieux donnés en présent par les Rois et Princes ; ceux qui gagneront auront des objets de plusieurs milliers de francs de valeur… Je suis bien contente des progrès rapides de Livet ; même en ne l’habitant pas encore, c’est un repos d’esprit de savoir le tout achevé et de pouvoir y déposer et placer ses meubles, tableaux, livres, etc. Que Dieu favorise tes récoltes l’année prochaine ainsi que ta seconde vente de bois!… L’hiver solitaire que vous passez me contriste et me peine; les soirées sont longues, les jours sont mauvais, la maison est froide ; et rien ne vient distraire la monotonie de ces trois désagré-mens. — Notre vie de Paris n’est pas très animée ni variée, mais elle est coupée de continuels épisodes de visites et de nouvelles. J’envoie demain à Olga une petite caisse de quelques objets en retard. Pierre l’ébouriffé est pour Jacques, comme de raison ; un des paquets de bonbons pour Jacques et Jeanne; ceux de Siraudin (Monry) ne sont pas ruineux, 4 francs la livre; on les dit excellens, et de plus, Siraudin les change quand on ne les trouve pas bons. Si tu veux te mettre de moitié avec lui, tu seras en belle (illustre) et nombreuse compagnie. On dit la princesse Clotilde attaquée de la poitrine et en partance pour Turin. L’Impératrice continue sa réclusion et sa tristesse ; elle devrait aller dans le midi. Ton beau-père va bien. Adieu, cher Émile.