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Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/181

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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Paris, décembre 1861.


Les Parfums[1] paraissent la semaine prochaine. – Ton père va de même, tantôt mieux, tantôt plus mal, mais au fond, son état a certainement empiré. Rien de nouveau ; la famille va bien ; la politique va mal comme d’habitude; la bonne farce du budget restreint finira, dit-on, par le vote négatif du Sénat qui, plein de confiance dans l’économie de l’Empereur, rejette avec indignation l’entrave apportée par le Sénatus-Consulte. On dit que nos quarante mille hommes à Rome doivent soumettre les États napolitains, les délivrer du joug des brigands et les rendre à la vraie liberté représentée par le Piémont. L’un dit blanc, l’autre dit rouge et l’Empereur ne dît rien. Puisse-t-il penser beaucoup et penser bien!—Adieu, ma chère minette…

J’ai écrit a Marais de t’envoyer tous les bons ânes à vendre. Quel dommage que je n’aye pas d’idées ! J’aurais le temps d’écrire un volume pour le mois de février. Mais le cerveau est vide. Amitiés à Émile. Le brave Naudet est plus siècle que jamais.




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  1. De Rome, de Louis Veuillot.