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Paris, 5 avril 1868.


Chère petite… La pauvre Sabine ne va pas bien ; elle étouffe, tousse et crache horriblement. Henriette (sa jumelle) est désolée. Adieu, chère enfant, je t’embrasse bien tendrement avec Émile et les chers enfans. Nous t’arrivons lundi à cinq heures (pour les vacances de Pâques), la rentrée est pour mardi soir à huit et demie.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 9 avril 1868.


Chère petite… j’arrive enfin aux chers petits ; j’ai vu Jacquot hier ; il était gai et content, mais les oreillons qui règnent au collège l’avaient atteint ; depuis deux jours il était à l’infirmerie, avec une douzaine d’autres infortunés ; on a changé d’infirmier ; le gros qui y est maintenant a l’air d’un excellent homme ; les enfans riaient et jouaient quand je suis venue ; on les laisse s’amuser et causer. Jacques n’avait pas de fièvre ; il m’a dit qu’il ne souffrait pas ; on m’a permis d’aller le voir demain vendredi ; il pourra sortir dimanche et partir lundi avec Jeanne, qui va bien mais qu’on ne peut pas voir jusqu’à dimanche ; la vacance ne finit que mardi soir 21. Jacques a passé son examen de semestre très brillamment ; il a tout su ; rien à rapprendre.

La pauvre Sabine ne va pas bien ; elle s’affaiblit