Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

galanterie d’arriver avec toute la promptitude désirée. Je t’apporte pour ce baby inconnu, mais aimé, un très petit cadeau d’une charmante flanelle à carreaux bleu de ciel et blanc pour un manteau quand il aura six à huit mois ; la doublure est une épaisse flanelle blanche remplaçant la ouate ; un taffetas bleu la cachera aux regards. Je ne sais pas ce qu’il lui faut de flanelle blanche, à ce petit monsieur, d’abord parce que j’ignore si tu le vêtiras à l’anglaise ou à la française, ensuite parce que je ne sais pas où tu en es de la layette ; as-tu acheté ou commandé quelque chose ?…

Je tâcherai de t’apporter une ou deux gentilles petites robes pour modèle, simples et sans dentelles, mais avec ces jolis petits plis et ces jolies formes que ces détestables Anglais font si bien… Sabine me mande que tu as mal aux reins, chère enfant ; prends garde de trop te fatiguer ; ce qui est très fatigant à la fin d’une grossesse, ce sont les dîners de voisins et en général les longues absences qui ne permettent pas de se reposer quand on en a besoin. Je suis impatiente de savoir Émile près de toi. Quel bonheur que ce charmant appartement retenu par lui et trouvé par Adèle et Arthur ! J’en suis dans la joie depuis hier et j’ai immédiatement écrit à Émile pour l’en féliciter. Enfin te voilà casée. Justement l’avant-veille, Sabine m’écrivait que je pouvais me tranquilliser parce qu’Émile était décidé à louer pour l’hiver un appartement meublé très convenable rue Saint-Dominique, près de Mme de B… ; l’autre appartement, du numéro cent vingt-sept, manquerait, croyait-elle,