Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/170

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Le comte.

Défendre contre qui ? Est-ce que je lui faisais du mal ? Ce petit imbécile criait sans savoir pourquoi.

Blaise.

Monsieur le comte, c’est que le petit est bien jeune, et…

Le comte.

Mais les autres sont assez grands pour savoir qu’on ne se lance pas contre un homme à coups de fourche, surtout quand cet homme est le maître de la maison. Mais où est la mère ? Amène-la-moi avec ses enfants. »

Blaise, enchanté d’être débarrassé d’une conversation aussi peu agréable, courut à la recherche de la fermière, qu’il trouva blottie dans un coin de la grange, entourée des enfants, qui osaient à peine respirer.

Blaise.

Madame François, M. le comte vous demande, et les enfants aussi.

La fermière.

Jésus ! Maria ! que va-t-il se passer ? que va-t-il dire ? que va-t-il faire ? Venez, mes enfants, mes pauvres enfants, il faut bien y aller puisqu’il l’ordonne. »

Les enfants, tremblants et en pleurs, suivirent leur mère en s’accrochant à son tablier ; elle en-