Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/172

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brève ; comment avez-vous osé me menacer de vos fourches ?

Robert.

J’ai cru que vous alliez manger Alcine ; c’est alors que nous avons foncé sur vous pour le dégager.

François.

Je vous prenais pour un ogre, tant vous aviez l’air sauvage et… mécontent.

Le comte, à la fermière.

Vous leur donnez de jolies idées sur mon compte ; je vous fais compliment de votre succès. Vous pouvez dire à votre mari qu’il n’a pas besoin de se déranger pour venir signer la continuation de son bail. Je vous renvoie à Noël. Et quant à ces mauvais garnements, je leur apprendrai à me respecter. »

Et dégageant sa canne, il leur en donna quelques coups en disant : « Chacun son tour ; voici pour la fourche, voilà pour le râteau ! »

Les pauvres enfants se sauvèrent en criant ; la mère les suivit en murmurant et en se félicitant d’avoir à quitter sous peu un si mauvais maître.

M. de Trénilly appela Blaise et lui commanda de le suivre. Blaise hésita un moment, mais il n’osa pas résister et suivit silencieusement, la tête baissée.