Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/270

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sir. Bonsoir, mon cher papa, bonne nuit et à demain.

Le comte.

À demain, ma fille ! que le bon Dieu te bénisse ! Adieu, Jules ; adieu Hélène. »

Puis on se dit bonsoir et l’on se sépara.

Quand Jules fut seul avec son père, il alla à lui, l’enlaça tendrement dans ses bras et lui dit :

« Papa, prions ensemble pour maman ; demandons au bon Dieu qu’il la change comme il nous a changés… Je puis bien vous dire cela, papa, n’est-il pas vrai ? Avec vous je pense tout haut, et je ne puis m’empêcher de trouver que c’est un grand malheur pour maman que d’être comme elle a été ce soir. »

Le comte ne répondit pas, mais les larmes qui roulèrent dans ses yeux firent voir à Jules que son père pensait comme lui.

« Prions », dit seulement le comte ; et il se mit à genoux près de son fils.

Pendant qu’ils priaient tous deux, la comtesse, un peu inquiète de ne pas avoir vu son mari depuis le mécontentement qu’il lui avait témoigné, et l’ayant inutilement cherché dans sa chambre et dans celle d’Hélène, entra chez Jules et resta immobile à la vue de son mari à genoux près de son fils ; aucun des deux ne l’entendit entrer. La