Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/297

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blâmer. Souviens-toi que nous-mêmes nous avons partagé ses préventions, qu’il y a peu de semaines encore je défendais à Blaise l’entrée du château, que c’est ta maladie qui a tout changé, et que, sans tes aveux, le pauvre garçon souffrirait encore de l’opinion si fausse que j’avais de lui.

Jules.

Oui, papa, tout cela par ma faute, par suite de mes méchancetés, de mes calomnies contre ce bon Blaise. Je l’ai toujours estimé et respecté, parce que je l’ai connu dès le commencement ; mais je l’ai perdu de réputation par jalousie, et par la malveillance que j’éprouvais contre tous ceux qui étaient bons. La pauvre Hélène sait ce que j’étais ; c’est le remords qui m’a rendu malade, et je suis sûr que ce sont les prières de mon cher Blaise qui ont changé mon cœur… et le vôtre, ajouta-t-il en embrassant tendrement son père. N’est-il pas vrai, papa, que nous sommes bien changés ?

Le comte.

Oui, mon cher enfant. Et maintenant, au lieu de nous irriter contre ta mère, prions le bon Dieu qu’il lui ouvre les yeux, comme il l’a fait pour nous. »

Quelques instants après, le comte et les enfants entrèrent au salon, où ils trouvèrent la comtesse qui les attendait pour entrer en même temps