« … que demain nous irons chez toi avant neuf heures, pour que maman ne le sache pas. Si tu veux, nous pourrons y retourner tous les jours, matin et soir, en mettant papa dans notre confidence. Nous t’embrassons bien tendrement, mon bon Blaise ; nous t’apporterons demain des livres, des couleurs, des images à peindre, et tout ce qui pourra t’amuser. »
La plume tomba des mains d’Hélène stupéfaite ; le comte s’approcha de la comtesse, lui prit la main et lui dit avec émotion :
« Julie, votre intention est bonne, je n’en doute pas, je vous en remercie ; mais vous proposez aux enfants une action déloyale, et vous leur faites jouer près du pauvre Blaise le rôle du démon tentateur.
Je le sais bien, mon ami ; aussi n’est-ce pas sérieux. Je compte bien que les enfants ne feront pas la visite dont je parle.
Alors pourquoi leur donner, ainsi qu’à Blaise, le crève-cœur de la proposer ? C’est un jeu cruel, Julie.
Ce n’est pas un jeu, c’est une épreuve. Je veux voir si Blaise est réellement ce que vous pensez :