Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/321

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s’il a le courage de refuser la visite des enfants, je serai bien ébranlée dans mon opinion ; s’il accepte, j’aurai eu raison.

Le comte.

Non, ce ne serait qu’une faiblesse bien naturelle dans un enfant aimant et affaibli par la souffrance. Mais je connais assez ce loyal et noble caractère pour espérer qu’il sortira victorieux du piège que vous lui tendez.

La comtesse.

Nous verrons bien. Signe la lettre, Hélène.

Hélène.

Oh ! maman ! de grâce. Ce pauvre Blaise ! il nous aime tant ! s’il allait dire oui.

Jules.

Il dira non, j’en suis certain : je l’ai vu dans bien des épreuves que lui amenait ma méchanceté, il a toujours agi noblement et bien.

La comtesse.

Alors, signe, Hélène… Signe donc, répéta-t-elle d’un ton d’impatience, voyant l’hésitation d’Hélène. Demain matin, de bonne heure, je lui ferai parvenir cette lettre, et je vous prie instamment, dit-elle en s’adressant à son mari, de ne pas contrarier mon épreuve, qui est dans l’intérêt de Blaise ; puisque vous êtes tous si sûrs de lui.

— Faites, dit le comte avec froideur et tristesse ; mais je répète que votre jeu est cruel, et que le