Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moment est mal choisi pour tourmenter ce pauvre enfant. »

La comtesse prit la lettre des mains d’Hélène, la cacheta et ordonna à sa fille de la remettre à un domestique, avec recommandation de la porter à Blaise le lendemain de bonne heure.

Hélène exécuta l’ordre de sa mère et reprit tristement son ouvrage ; Jules dessina sans dire mot ; le comte resta pensif et silencieux. Ne voyant pas venir Anfry, il envoya savoir des nouvelles de Blaise ; on lui dit qu’Anfry avait toujours attendu le réveil de son fils, qui dormait encore paisiblement.

La soirée était avancée ; peu de temps après, le comte avertit les enfants que l’heure du repos était arrivée ; il se retira avec eux, laissant sa femme à ses réflexions.

Le lendemain, de bonne heure, comme le comte achevait sa toilette et se disposait à aller savoir des nouvelles du pauvre Blaise, un domestique lui remit un paquet ; il l’ouvrit et vit qu’il contenait la lettre que la comtesse avait fait écrire la veille par Hélène ; une autre feuille était de l’écriture de Blaise ; il lut ce qui suit :

« Cher monsieur le comte,

« Je reçois à l’instant la lettre que je me permets de vous envoyer ci-jointe ; je suis reconnais-