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Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/57

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de caractère, on raille des usages et des mœurs dont le plus grand tort est de ne point ressembler aux nôtres. La petite curiosité mesquine des écrivains qui vont là-bas pour battre monnaie aux dépens d’une nation qu’ils affectent de mépriser engendre le plus souvent des descriptions inexactes. La plupart de ces descriptions s’appliquent aux musées, antiquités et trésors de toute sorte qui enrichissent l’Italie sans toutefois la faire connaître. On paraît ignorer qu’une œuvre d’art est chose morte si l’on n’a pas le secret du sentiment qui l’a créée. Ce sentiment éclate à chaque page des Reisebilder. Toute restriction faite sur le plus ou moins de valeur du plan de l’ouvrage, les Reisebilder sont un chef-d’œuvre et jusqu’à présent le seul livre capable de donner la vision délicieuse du paradis terrestre dont la Mignon de Gœthe mérite d’être surnommée l’Ève. Quelle distance pourtant de l’Italie antique et classique du