Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lira la traduction à la suite de cette étude.

Il se savait mort, étendu immobile au fond d’un mausolée superbe, qui dépassait en hauteur et en magnificence les autres tombes. Le marbre le plus précieux et les plus rares sculptures en faisaient un monument unique, et d’admirables bas-reliefs y représentaient tour à tour des scènes imposantes et des scènes grotesques, des personnages divins et des personnages risibles. Mais ce qui ajoutait à l’étrangeté du tableau, c’était une plante de couleur sombre, qui s’élevait au pied du sarcophage et semblait vouloir y prendre racine. Une fleur unique surmontait la tige aux feuilles déchiquetées en forme de lance, et, dans son calice blême, on reconnaissait distinctement les instruments de torture qui ont servi à la Passion de Notre-Seigneur. Soudain, la fleur s’anime et prend un visage humain. Un visage doux et triste se penche avec une expression compatissante vers l’homme