Page:Selden Camille - Portraits de femmes.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nais point de plus séduisant, ni de plus digne d’orner un caractère de femme du monde. Elle s’éteignit doucement à la fin d’une fête intime, un dîner de famille égayé par la présence d’un vieil ami. Elle avait quatre-vingt-sept ans ; elle avait assisté à la chute successive d’une demi-douzaine de gouvernements, tous déclarés définitifs et éternels à leur origine.


La famille tenait à conserver le masque de l’illustre défunte, encore belle sur son lit de mort. J’ai respectueusement contemplé ce moulage, touchant souvenir d’une vie de succès et de bonheur. Un dernier trait en achèvera l’esquisse rapide. Par hasard, le jour où M. Tripier Le Franc, son neveu, fit mouler le visage de madame Vigée Le Brun, le mouleur ayant demandé un gros livre pour relever cette tête affaissée, le domestique alla prendre dans la bibliothèque de la défunte un volume in-quarto, et ce volume qu’il apporta fut le tome premier des Entretiens sur les vies et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, de Félibien, où il est parlé de la gloire du grand peintre Charles Le Brun.