Page:Senécal - Le Notaire Jofriau, 1935.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
LE NOTAIRE JOFRIAU

avec plus d’ordre et de pondération dans ses idées bouleversées par l’événement.

— Soyez bénie pour votre sagesse, chère marraine. En effet, à quoi me servirait de courir ici ou là, sans indication, épuisant mes forces, perdant mon temps et l’argent que je dois à l’entretien des miens ! La police gardera l’œil ouvert, les routes seront surtout surveillées et aussi les navires qui lèveront l’ancre au printemps. Quoiqu’il m’en coûte de rentrer sans avoir réussi, je retournerai chez-nous.

— Nos prières vous y accompagneront, soyez-en sûr.

Résigné, mais encore confiant, Michel revint à Varennes où il reprit les occupations de sa profession, cherchant toujours la solution du douloureux problème qui l’obsédait. Les jours semblèrent se traîner au foyer naguère si riant et, jamais, le lendemain en lequel on espérait n’apportait la lumière attendue avec une si fébrile impatience.

Au village, la consternation fut grande quand monsieur de Sérigny, apprenant de Josette la disparition de son argent et de l’acte de vente, parla du vol à ses concitoyens. D’abord, on se montra sympathique au jeune notaire. Plusieurs voulurent même s’associer aux recherches. Dans toutes les demeures, le soir, après la journée faite, les paysans s’entretenaient de l’événement et l’on s’apitoyait sur