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Page:Senancour - Rêveries sur la nature primitive de l’homme, 1802.djvu/16

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Libre de tout assujettissement direct, libre aussi du joug des passions, je n’ai pu jouir de ma stérile indépendance.

En abandonnant pour un tems l’exécution entière de l’ouvrage le plus important et le plus nécessaire, je ne changerai point d’objet. Je n’ai qu’un but et n’en puis avoir d’autre.

Dans un travail moins suivi, plus vague, plus convenable à l’importune nullité de mes heures, je m’occuperai toujours de combattre les erreurs dangereuses, de dévoiler les progrès séducteurs de notre déviation, et de chercher quelles institutions peuvent convenir à l’homme social de la nature ; c’est-à-dire, quelle est, des formes possibles à l’homme, la plus facile et la plus heureuse.

Je ne me suis jamais dissimulé combien un pareil dessein étoit au-dessus de mes moyens, et peut-être du génie