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mouvemens[1] communs à tous les corps, comme la circulation de nos fluides et tous ceux que nous ne commandons pas, que nous ne sentons même pas.

L’action de la matière indifférente sur la matière active, sur le feu principe qui anime l’homme, produira en lui les sensations que ses organes lui transmettent du dehors.

Le mouvement propre du principe essentiellement actif qui est en nous produira la pensée ; et l’action directe de ce principe actif sur l’indifférent donnera nos mouvemens spontanés. La faculté du principe actif de modifier, cette action, sera la liberté ; et le mode de cette

    mort totale, etc. Le dogme universel des deux principes, devenu moral et même théologique, n’est qu’une conséquence plus moderne, une des altérations diverses de ce premier système ontologique des deux élémens, principes. On retrouve par-tout dans l’antique Orient des traces irrécusables de cette doctrine du peuple antérieur, qui paroît avoir instruit l’Orient lui-même dans les tems primitifs.

  1. Cette matière, indifférente au mouvement ou au repos, se peut mouvoir cependant sans une action présente de la matière active, par la continuation du mouvement imprimé, par les incalculables suites ou réactions d’une action première, ou d’une multitude d’actions combinées actuellement ou successivement.