Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’auteur de la Tétralogie et ne paraît pas approuver l’innovation consistant à rendre l’orchestre invisible. Cette mesure ne pouvait d’ailleurs être jugée qu’après l’expérience tentée à Bayreuth.

Au moment où M. Reyer traversait l’Allemagne, Richard Wagner était maître de chapelle à Munich où il avait été appelé en 1864 par le roi Louis II, dès son avènement au trône de Bavière. Il résidait dans une villa située sur le bord du Wurmsee, près du château de Starnberg, présent du jeune prince à l’auteur de Tristan, qui, bientôt, devint son favori. En reconnaissance des bienfaits du souverain, Wagner composa et lui dédia le Huldigungsmarsch.

À propos des honneurs extraordinaires rendus par le roi de Bavière à son maître de chapelle, Fétis déclarait, dans le dernier volume de la Biographie universelle des musiciens[1], publié en 1865 (article sur R. Wagner) : « Tout cela est plus facile que de faire arrivera la postérité la musique de Lohengrin, de Tannhœuser et de Rheingold. »

Grâce à la toute-puissante protection de Louis II, Tristan et Yseult, déclaré inexécutable à Carlsruhe, à Vienne et ailleurs, fut mis à l’étude à l’Opéra de Munich. De l’aveu même de l’auteur, les deux principaux rôles furent remplis avec un talent extraordinaire par le ténor Louis Schnorr de Carosfeld et sa femme. Quant à l’exécution instrumentale, dirigée par M. Hans de Bulow, elle fut incomparable.

  1. Tome VIII (S à Z), in-8o, Firmin-Didot, Paris, 1865.