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toire inconnu, riche écrin de beautés nouvelles. »

M. de Pontmartin (Gazette de France, avril 1869) consacrait à R. Wagner l’un de ses samedis[1]. Il comparait le livret de Rienzi au drame de Gustave Drouineau, « une bonne tragédie de rhétorique. » Si, comme il est probable, la vocation de Wagner lui a été révélée par la représentation du Freischütz de Weber, ce chef-d’œuvre du romantisme allemand, combien, par la suite, n’a-t-il pas dû mépriser les compromis scéniques de Scribe et de Meyerbeer !

Comme auteur de poèmes dramatiques et de poèmes dont les personnages « ont une grandeur épique », Wagner appartient à la causerie littéraire. « À une époque industrielle et prosaïque, il rend dans toute son intensité, le sens des âges chevaleresques… Il mérite d’être à la fois populaire et national, ce qui n’est pas la même chose… C’est peut-être dans l’histoire de l’art la première fois qu’avant de savoir si la musique d’un compositeur est bonne ou mauvaise, on se sent irrésistiblement amené à le saluer comme un poète ou un artiste. »

Dans le Temps (13 avril), M. J. Weber se livra à une analyse de la partition, très détaillée, très élogieuse et même trop uniformément favorable. Tout lui paraît bon dans le premier acte, sauf le duo d’amour « auquel fait tort sa couleur italienne. » — « L’hymne Santo spirite cavaliere est très vigoureux ; l’effet dramatique arrive à son comble dans la prière

  1. Cet article a été réimprimé dans les Nouveaux Samedis de M. de Pontmartin (7e série). 1 vol. in-18, Paris, 1870, M. Lévy.