Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/253

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Monnaie avoir assez de retentissement pour décider M. Escudier à monter cet ouvrage à la salle Ventadour ! On avait annoncé, il y a quelque temps, que l’Albani allait chanter Lohengrin, dans lequel elle est, dit-on, tout à fait remarquable. Depuis, nous n’avons plus entendu parler de ce projet. Il y aurait là cependant, croyons-nous, une excellente spéculation, qui devrait tenter le directeur de la salle Ventadour.

« L’heure de Lohengrin est venue ; il ne tient qu’à M. Escudier d’en faire la fructueuse expérience. »

À propos de Lohengrin, il faut rappeler une petite plaquette, publiée chez Baur[1] l’année suivante, dans laquelle M. Van der Strœten, musicographe belge, étudiait l’instrumentation de cet opéra au point de vue de la caractéristique des personnages et la déclarait admirable. Bien que les aperçus philosophiques de l’auteur soient souvent d’une valeur discutable, cette brochure hyperbolique eût gagné à ne pas être écrite en un galimatias flamand, transcendantal peut-être, mais souvent inintelligible. Dans les dernières pages, M. Van der Strœten s’indigne des railleries de la presse parisienne à l’égard de Wagner.

À la suite de l’esclandre provoqué au Cirque d’hiver, en 1876, par la marche funèbre de Gœtterdœmmerung, M. Pasdeloup, cédant à des conseils venus de haut lieu ou à une préoccupation d’apaise-

  1. Lohengrin, instrumentation et philosophie, une brochure in-16. Baur. Paris, 1879.