Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/328

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ristes : « Ils l’enferment dans leur armoire, déclarant que, si on ne leur demande pas comment on doit au juste aimer Wagner, personne n’a le droit d’ouvrir ses partitions et que, seuls, ils peuvent en deviner les beautés cachées et le fin du fin !… L’admiration qu’on a pour Wagner et qu’on lui doit ne peut pas être le monopole de quelques vieilles dames empaillées et de quelques jeunes gens minés par la névrose. » M. Dujardin a bravement inséré dans son journal la consultation de M. Ph. Gille, sans s’apercevoir que ces lignes s’appliquent précisément à lui et à ses acolytes. M. Ph. Gille prétend qu’on peut goûter Lohengrin en France aussi bien qu’en Bavière et, si l’on ne veut pas déposséder les musicien français de leurs prérogatives, qu’on affecte un local spécial au théâtre allemand. « Quand la musique était en Italie, nous avons eu le théâtre italien ; le mouvement musical s’accuse aujourd’hui en Allemagne, ayons le théâtre allemand, rien de plus juste. »

Rien de plus sensé que cette idée ; mais alors pourquoi, en 1881, cette agitation patriotique, lors que M. Neumann voulut représenter Lohengrin en allemand, au théâtre des Nations ?

Pendant ce temps, M. Lamoureux inscrivait à son répertoire, avec un succès toujours croissant, la Siegfried-Idyll (30 novembre 1885), si froidement accueillie au Châtelet quatre ans auparavant, et la