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Chevauchée des Walkyries (21 mars 1886), qui fut très brillamment rendue par son prestigieux orchestre.

Le 31 janvier 1886, au Conservatoire, première audition du chœur des fileuses du Vaisseau-fantôme.

Après la traduction de Tristan et des Maîtres-Chanteurs, M. V. Wilder avait terminé celle de la Walkyrie. Le 14 février 1886, M. Lamoureux fit exécuter le premier acte de ce drame musical[1], moins la scène II, entre Siegmund et Hunding. Ce fut un immense succès. Le saisissant prélude où l’on sent passer le souffle de l’ouragan, le dialogue si expressif de Sieglinde avec son hôte inconnu, les accents de détresse de Siegmund désarmé, tombé entre les mains de son ennemi, la scène d’amour et le mélodieux lied du printemps, la fuite éperdue des deux amants, ravisseurs de l’épée Nothung, furent applaudis dans la nouvelle salle de l’Éden, comme les scènes de Tristan avaient été acclamées au théâtre du Château-d’Eau. Le premier acte de la Walkyrie a eu cinq auditions l’hiver dernier[2].

M. Jullien s’exprimait ainsi dans le Français du 22 février 1886 : « Cette musique est d’une clarté, d’une limpidité surprenantes, avec ces rappels de motifs caractéristiques si ingénieusement enchâssés

  1. Distribution : Siegmund, M. Van Dyck ; — Sieglinde, Mme Brunet-Lafleur.
  2. Ce premier acte de la Walkyrie a été mis en scène et décrit en quelques pages d’une sobriété saisissante par M. Élémir Bourges dans son roman quasi historique : le Crépuscule des Dieux.