Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/337

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des autres conventions, pour réduire les voix à une « déclamation haletante, constamment interrompue et souvent couverte par la grande voix de l’orchestre ». Si grand que soit le génie symphonique de Wagner, il ne parvient pas à interdire le regret de la forme vocale et surtout des combinaisons harmonieuses des voix. De plus, le système des leitmotive réduit la partition à un minimum de courtes phrases « qui, souvent même, n’apparaissent plus qu’à l’état fragmentaire. »

Quant au théâtre-modèle de Wagner, il présente de très heureuses dispositions auxquelles l’écrivain accorde une approbation entière, et même les festivals de Bayreuth rappellent à ses yeux les célèbres jeux ioniques et olympiques.

Mme Fuchs termine son livre en adressant ses hommages à l’auteur de Don Juan et à M. Ch. Gounod, son héritier, dont elle s’efforce maladroitement d’opposer le style personnel aux conceptions originales de R. Wagner et, prophétisant au nom de la postérité, place le maître de Bayreuth au-dessous de « ce trio immortel, Bach, Mozart et Beethoven. »

À vrai dire, le livre définitif sur Richard Wagner est encore à faire, telle était ma conclusion après toutes les lectures auxquelles j’ai dû me livrer pour résumer la bibliographie wagnérienne française. Nous ne possédions que des biographies partielles ou médiocres, et ceux qui ignorent l’allemand en sont réduits à lire les écrits théoriques du maître dans de mauvaises traductions. D’autre part, l’étude