Page:Servières - Richard Wagner jugé en France, 1887.djvu/338

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rationnelle des partitions, sauf quelques exceptions que j’ai signalées, n’a pas encore été faite par un critique musical présentant des garanties de savoir technique et d’impartialité. En beaucoup de points, le grand ouvrage de M. Ad. Jullien sur Richard Wagner a rempli le but que d’autres n’ont pas su atteindre, l’auteur étant doué de la compétence qui manquait à beaucoup de ses devanciers.

Ce livre[1] a été conçu dans un sentiment respectueux de ce qu’on doit au génie, mais par un écrivain heureusement exempt de ce fanatisme exclusif qui, aujourd’hui, est de mise parmi les jeunes néophytes de la religion wagnérienne. La vie de Wagner y est racontée d’après les documents les plus dignes de foi, dans une forme anecdotique, mais sans le parti pris d’exalter tous les actes, quels qu’ils soient, de ce grand artiste absolument dénué de sens moral. Cette biographie contient d’ailleurs un certain nombre de renseignements inédits, dus à des recherches personnelles. Il est regrettable et c’est le seul reproche qu’on puisse lui adresser, que M. Ad. Jullien n’ait pas exposé plus longuement les théories de Wagner d’après ses nombreux ouvrages esthétiques et philosophiques.

En résumé, il y a eu trois grandes périodes dans la propagation en France de l’œuvre wagnérienne.

  1. Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, ouvrage in-4o, orné de quatorze lithographies de Fantin-Latour, de quinze portraits de Wagner, etc. Paris, 1886. Rouam.