Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/68

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bien que l'opposition se trouva complètement vaincue.


Il avait écrit plus haut :


Je persiste à reconnaître au public parisien des qualités fort agréables, notamment une compréhension très vive et un sentiment de la justice vraiment généreux.


Après la première, paraissent les caricatures[1], éclosent les mots piquants et les épigrammes des petits journaux[2].

  1. Dans le Charivari du 17 mars, sept des caricatures de Cham ont trait à Tannhæuser. Dans son ouvrage sur Wagner, M. Ad. Jullien en a reproduit un assez grand nombre. Voici l'une des légendes les plus drôles ; elle est du 31 mars :

    La mère à la fille, qui joue du piano :

    — C'est faux, ce que tu joues là, mon enfant.

    — Maman, c'est le Tannhæuser !

    — Ah ! c'est différent.

  2. P. de l'Etoile, chroniqueur de la Presse, rapporte celui-ci : — « Une femme d'esprit disait à Mme  de Metternich qui défendait si vaillamnent la cause de Wagner : — « Vous parlez au nom de l'Allemagne, mais l'Allemagne ne joue que la musique française d'Offenbach. » On prêta à Méry cette boutade : — « Le Tannhæuser, c'est un article secret du traité de Villafranca ! » Et celle-ci à Gozlan : — On parlait en sa présence des idées révolutionnaires de Wagner, et quelqu'un le déni- grait comme compositeur. — «Par exemple, dit Gozlan, » vous n'avez pas un musicien de cette force-là depuis » Robespierre ! »