Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/70

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« Je trouve que cela va aussi bien de ce côté-là ! » Mais il aurait dû se souvenir qu’à son arrivée à Paris en 1823, on l’avait surnommé M. Tambourrossini, et que les caricatures de l’époque le représentaient tout harnaché de cymbales et de grosses caisses. Il est à croire aussi que M. Gounod épargna le vaincu. « Il avait pour Wagner, dit M. Drumont, une respectueuse déférence et, devant lui, gardait l’attitude d’un enfant devant son père, d’un élève devant son maître. » Cependant, le Figaro du 18 mars lui prêtait ce propos : — « C’est fort intéressant au point de vue grammatical. — Quant à Berlioz, jaloux du tour de faveur donné à Tannhæuser, il écumait.


Je traversais par hasard, avec mon père, écrit Mme J. Gautier[1], le passage de l’Opéra, le soir de cette représentation, pendant un entr’acte ; le passage était plein de monde. Un monsieur qui vint saluer mon père, nous arrêta. C’était un personnage assez petit, maigre, avec des joues creuses, un nez d’aigle, un grand front et des yeux très vifs. Il se mit à parler de la représentation à laquelle il assistait, avec une violence haineuse, une joie si féroce de voir l’insuccès s’affirmer que,

  1. Wagner et son œuvre poétique depuis Rienzi jusqu’à Parsifal, par Judith Gautier, 1 vol in-16, 1882, Charavay.