de notre habile philologue, elle s’empresse de le lui offrir d’un commun accord. Une pareille démarche, de la part d’un corps aussi respectable, eut fixé l’opinion sur le mérite de l’ouvrage, si elle eût été vacillante et douteuse ; il ne pouvait pas voir le jour sous de plus heureux auspices. Le monde savant le reçut avec des témoignages d’applaudissement proportionnés à l’impatience avec laquelle il l’attendait depuis long-tems.
L’Académie della Crusca, de Florence, à qui les comtes de Corke et d’Orrery en présentèrent un exemplaire de la part de l’auteur, lui envoya son vocabulaire, en échange de bon procédé ; et l’Académie française, qui en reçut également un exemplaire, par l’entremise de M. Langton, lui fit remettre son dictionnaire.
On conçoit que, dans un ouvrage composé de tant de milliers d’articles, il est impossible qu’il ne se glisse point quelques erreurs et même des fautes grossières : aussi Johnson, qui ne s’était point flatté de donner un ouvrage parfait, va-t-il au devant des reproches que la jalousie, l’ignorance ou la mauvaise foi pourront lui faire. Il se console de ces tracasseries ; il a la certitude que ses peines finiront par être appréciées et que le public lui saura gré de ses efforts, discernera la