Page:Sewrin, Brazier Jean qui pleure et Jean qui rit - 1815.djvu/35

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LEPITEUX.

Donnez donc, que je lise bien vite le postscriptum. (il lit.) « J’oubliais de vous dire… que votre parent a laissé aussi…..

TOUS.

Qu’a-t-il donc laissé ?

LEPITEUX, lisant.

» A laissé aussi à la Martinique pour… nombre, dixaine centaine, mille, pour six cents mille francs.…

GUILLERET, vivement.

De café, de sucre ?

LEPITEUX.

» De… de dattes.

GUILLERET.

De dattes ?

LEPITEUX.

» De… dettes…

TOUS.

De dettes !

LEPITEUX.

» De dettes, hypothéquées en grande partie sur ses biens…

TOUS LES GUILLERET, riant.

Ah ! ah ! ah.

LEPITEUX.

» Et que vous serez obligé de payer, si mieux n’aimez renoncer à la succession.  »

TOUS LES GUILLERET, riant.

Ah ! ah ! ah !

LEPITEUX.

Vous riez, vous riez ; il n’y a pas de quoi rire.

GUILLERET, riant.

Il n’y a pas de quoi pleurer, non plus ; au bout du compte, nous renoncerons à la succession, n’est-ce pas ?

LEPITEUX.

Une autre fois, quand on vous annoncera un héritage, regardez au verso.

GUILLERET.

Que voulez-vous, j’ai eu un moment d’illusion ; j’ai rêvé. le songe est dissipé.


Air : Il me faudra quitter l’Empire.

Ici bas, nous rêvons sans cesse,
Le plaideur rêve à ses procès,
Le banquier rêve à sa richesse,
Le savant rêve à ses projets.