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NOTICE SUR AURELIUS VICTOR.

bon : c’est ce qui fait son éloge; d’où les ignorants se sont empressés de le charger des trois autres.

L’Origine du peuple romain n’est point d’Aurelius Victor, de l’aveu des plus illustres critiques et de madame Dacier. Mais l’ouvrage serait-il d’Asconius Pedianus, commentateur de Cicéron et contemporain des premiers empereurs ? On le croit, sur cette simple donnée, que l’auteur de ce livre en a écrit un autre intitulé de Origine Patavina. Or, comme Asconius Pedianus était de Padoue, donc il faut en conclure, dit-on, qu’il est l’auteur de celui-ci. C’est bien le cas de s’écrier :

Belle conclusion et digne de l’exorde.

Mais Tite-Live était aussi de Padoue; donc on pourrait lui attribuer, selon le même raisonnement, l'Origine du peuple romain!... En conscience, nous aimerions bien mieux, et pour cause, avoir retrouvé ses Décades perdues.

Au surplus, l’auteur inconnu qui composa l'Origine du peuple romain déclare qu’il a fait plusieurs emprunts à l’Africain Victor, preuve incontestable que l’ouvrage n’est point de ce dernier, mais qu’il en avait écrit, sur le même sujet, un autre qu’a mis à contribution l’imitateur plagiaire, ainsi que cela s’est tant de fois pratiqué. Plaignons les lettres d’avoir perdu l’œuvre véritable de l’auteur pillé; car on doit à cet auteur l’histoire des Césars. Mais n’en jugeons pas avec moins de mépris l’élocution verbeuse et diffuse du compilateur. Est-ce là le stylo serré, nerveux et concis d’Aurelius Victor? Philologue à la glace, le faux Victor de l'Origine, etc., disserte pesamment; il vous embarrasse, il vous surcharge de citations, de notes explicatives, interprétatives, et des noms de tous les écrivains qu’il a consultés ou pillés. D’après son titre, le livre de l'Origine, etc., remontait jusqu’aux temps incertains de Janus, pour se terminer vers le dixième consulat de Constance; mais ce qui nous en reste ne s’étend qu’à la première année de la fondation de Rome.

Les Hommes illustres commencent à Procas, roi des Albains, et finissaient d’abord à Pompée : mais ensuite André Schott a donné, d’après d’anciens manuscrits, un supplément de neuf chapitres, qui se terminent à la reine Cléopâtre. Souvent imprimé nu XVIe siècle, sous les noms de Suélone, de Pline le Jeune et