Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/246

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Voilà leurs célèbres argumentations indémontrables, leſquelles toutes ne me paraiſſent point eſtre propres pour conclure, parce qu’elles ont le défaut de la ſuperfluyté. Pour commencer par la première, voicy comme je raiſonne. Ou c’eſt une choſe avouée & indubitable que de ce dit, s’il eſt jour, (qui eſt l’antécédent du Connexum s’il eſt jour, il foit clair, ) ſuit cet autre, il foit clair, qui eſt le conſéquent ; ou bien cela eſt incertain. Si cela eſt incertain, nous n’accorderons point le Connexum comme une choſe indubitable. Que s’il eſt certain que poſé ce dit, il eſt jour, cet autre, il foit clair, exiſte néceſſairement, certainement après que nous avons dit, il eſt jour, on en conclut tout d’abord, il foit clair : tellement qu’il ſuffit de dire, il eſt jour, donc il foit clair : & tout ce Connexum, s’il eſt jour, il foit clair, devient ſuperflu.

Nous ſuivrons la meſme méthode pour attaquer la ſeconde argumentation indémontrable. Car ou il ſe peut faire que, le conſéquent n’exiſtant pas, l’antécédent exiſte, ou cela ne ſe peut pas. Si cela ſe peut faire, le Connexum ne ſera pas véritable : mais ſi cela ne ſe peut pas, dès qu’on nie le conſéquent, on nie auſſi l’antécédent ; tellement que le Connexum devient derechef inutile, puiſque c’eſt aſſez de propoſer ainſi l’argument, il ne foit pas clair : donc il n’eſt pas jour.