Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/247

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Ce ſera encore la meſme choſe dans la troiſième indémontrable. Car ou il eſt certain qu’il ne ſe peut pas faire que les choſes qui ſont jointes dans la propoſition copulative négative exiſtent enſemble, ou cela eſt incertain. Si cela eſt incertain, nous n’accorderons pas la copulative négative : & ſi cela eſt certain, dès que l’on poſe l’un, on oſte l’autre, & la négation de la copulative négative eſt inutile, puiſque l’on peut réduire l’argument à ceci, il eſt jour : donc il n’eſt pas nuit.

Nous dirons la meſme choſe à l’égard de la quatrième & de la cinquième indémontrables. Car ou on connaît certainement que dans la diſjonctive une partie eſt vraie & l’autre fauſſe avec une contrariété parfaite, comme le promet la diſjonction, ou cela eſt incertain. Si cela eſt incertain, nous n’accorderons pas la diſjonction : mais ſi cela eſt certain, l’une des deux parties poſée, il eſt évident que l’autre n’eſt pas, & l’une étant oſtée, il eſt évident que l’autre exiſte ; tellement qu’il ſuffit de propoſer ces arguments ainſi, il eſt jour : donc il n’eſt pas nuit. Il n’eſt pas jour, donc il eſt nuit, & la propoſition diſjonctive devient ſuperflue.

On peut dire la meſme choſe des ſyllogiſmes que l’on appelle catégoriques, qui ſont fort en uſage parmi les péripatéticyens : tel qu’eſt cet argument, Ce qui eſt juſte, eſt honneſte : ce qui eſt honneſte eſt bon : donc ce qui eſt juſte eſt bon. Ou