Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 1.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
SCÈNE I.

marcus, à Titus.

— Monseigneur, pour faire diversion à ce cruel tourment, — comment se fait-il que la subtile reine des Goths — soit si soudainement intronisée dans Rome ?

titus.

— Je ne sais pas, Marcus ; mais je sais que cela est. — Est-ce par quelque machination, ou non ? Les cieux seuls peuvent le dire. — Mais n’a-t-elle pas une grande obligation à l’homme — qui l’a ramenée de si loin pour cette haute fortune ?

marcus.

— Oui, et il le récompensera noblement (4).

Fanfares. Entrent d’un côté l’empereur Saturninus, Tamora, Chiron, Démétrius et Aaron le More ; de l’autre côté, Bassianus, Lavinia et autres.
saturninus.

— Ainsi, Bassianus, votre coup a réussi ; — que Dieu vous rende heureux dans les bras de votre belle épouse !

bassianus.

— Et vous dans les bras de la vôtre, monseigneur ; je ne dis rien de plus, — et ne vous souhaite rien de moins ; sur ce, je prends congé de vous.

saturninus.

— Traître, pour peu que Rome ait des lois ou que nous ayons le pouvoir, — toi et ta faction, vous vous repentirez de ce rapt.

bassianus.

— Qu’appelez-vous un rapt, monseigneur ? Reprendre mon bien, — ma fiancée bien-aimée, désormais ma femme ! — Mais que les lois de Rome en décident ; — en attendant, j’ai pris possession de ce qui m’appartient.

saturninus.

— C’est bon, monsieur ; vous avez le ton bien bref avec