— Salut, mon gracieux seigneur ; salut, reine redoutée ! — Salut, Goths belliqueux ; salut, Lucius ; — salut, tous !… Si pauvre que soit la chère, — elle rassasiera vos appétits ; veuillez manger.
— Pourquoi t’es-tu ainsi vêtu, Andronicus ?
— Pour m’assurer par moi-même que rien ne manque — pour fêter dignement votre altesse et votre impératrice.
— Nous vous en sommes reconnaissants, bon Andronicus.
— Si votre altesse connaissait mon cœur, vous le seriez en effet. — Monseigneur l’empereur, résolvez-moi ceci : — l’impétueux Virginius a-t-il bien fait — de tuer sa fille de sa propre main, — parce qu’elle avait été violée, souillée et déflorée (10) ?
— Il a bien fait, Andronicus.
Votre raison, puissant seigneur ?
— Parce que sa fille ne devait pas survivre à sa honte, — et renouveler sans cesse par sa présence les douleurs de Virginius.
— Voilà une raison puissante, forte et décisive. — Un tel exemple, un tel précédent, est une vivante exhortation