C’est vrai. — Je vous donnerai cette consolation — de donner des tombeaux à vos maris morts : — pour y réussir, il y aura quelque besogne avec Créon.
— Et c’est maintenant que cette besogne s’offre d’elle-même à l’exécution. — C’est maintenant qu’elle doit s’accomplir. Demain la chaleur sera passée. — Alors un labeur inutile n’aura d’autre récompense — que sa propre sueur. Maintenant Créon est en pleine sécurité ; — il ne songe même pas que nous sommes devant votre puissance, — arrosant de nos larmes notre sainte prière — pour la rendre plus éclatante.
Maintenant vous pouvez surprendre Créon — ivre de sa victoire.
Et son armée pleine — du pain de la chair et de la fainéantise.
Artésius, toi qui sais le mieux — mettre une armée en ligne, équipe pour cette entreprise — les plus ardents à l’action, en nombre nécessaire — pour assurer le succès ; enrôle et fais marcher — nos plus dignes instruments ; tandis que nous dépêcherons — ce grand acte de notre vie, cet audacieux assaut — de la destinée dans le mariage !
Douairières, joignons nos mains ! — Veuves, à nos douleurs ! Ce délai — nous livre encore à la famine de l’espérance.
Adieu !
— Nous sommes venues mal à propos : mais le désespoir