Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 1.djvu/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
342
LES DEUX NOBLES PARENTS.

le galant.

— Quoi ! est-ce que vous ne la croyez pas honnête, monsieur ?

le docteur.

— Quel âge a-t-elle ?

le galant.

Dix-huit ans.

le docteur.

Elle peut l’être ; — mais n’importe ! ça ne fait rien à notre affaire. — Quoi que dise son père, si vous vous apercevez — que son humeur incline du côté que je disais, videlicet du côté de la chair… Vous me comprenez ?

le galant.

— Oui, très-bien, monsieur.

le docteur.

Satisfaites son désir — et largement ; ça la guérira, ipso facto — de l’humeur mélancolique qui l’empoisonne.

le galant.

— Je suis de votre avis, docteur.

le docteur.

— Vous verrez. La voici ; je vous en prie, accommodez-la.

Entrent le geôlier, la fille du geôlier et une compagne.
le geôlier, à sa fille.

— Venez ; votre amoureux Palémon vous attend, mon enfant ; — et voilà déjà une grande heure qu’il est ici pour vous voir.

la fille du geôlier.

— Je le remercie de son aimable patience ; — c’est un bon jeune homme, et je lui suis grandement obligée. — Vous n’avez jamais vu le cheval qu’il m’a donné ?

le geôlier.

Si fait.