vénère de tout mon cœur. — Mais ce que sa tête a comploté contre l’État, — l’amour de mon pays me commande de l’exécrer. — Je vois avec douleur sa mort soudaine, mais non sa chute ; — car il a tenté d’asservir ma patrie.
— Cromwell, le roi connaîtra ton dévouement, — et je suis sûr qu’il te récompensera dignement. — Milord, allons trouver Sa Majesté, — et portons-lui ces papiers qu’il lui tarde de voir.
— Eh bien, que vois-je ici ? Cromwell ! — Sur mon âme, tu es le bien venu en Angleterre. — Tu m’as un jour sauvé la vie, n’est-ce pas, Cromwell ?
— Si je l’ai fait, il y a plus de gloire pour moi — à vous entendre le rappeler — qu’à m’en vanter moi-même.
— Bien, Cromwell. Mon tour est venu maintenant. — Je te recommanderai au roi. — Redresse-toi, car je vais grandir ta destinée. — Jamais dans un Russell on n’a trouvé un ingrat.
— Oh ! combien la roue de l’État est versatile ! — Qui naguère était plus grand que ce cardinal — si aimé et si redouté, et qui maintenant est plus déchu ? — Les honneurs éclatante ne sont que les flatteries de la fortune. — Celui qu’enflent aujourd’hui la vanité et le succès — est accablé demain par l’envie et par l’ambition.
— Qui voit la mouche s’empêtrer dans la toile d’araignée — peut hardiment prédire la mort de la pauvre bête.