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SCÈNE II.

lancelot.

Ah ! à propos de mes filles… Eh bien, je poursuis. Voici deux d’entre elles, que Dieu les protège ! Quant à la troisième, oh ! elle se conduit en indifférente ; elle vous a refusé, maître Girouette.

girouette.

Oui, pardieu, sir Lancelot, elle m’a refusé. Si elle m’avait seulement essayé, elle aurait trouvé en moi un homme véritable.

lancelot.

Allons, ne vous fâchez pas de sa résistance ; elle a refusé aujourd’hui sept des propriétaires les plus estimés et les plus considérés du comté de Kent. Je crois, en vérité, qu’elle ne veut pas se marier.

girouette.

Elle n’en est que plus folle.

lancelot.

Est-ce donc une folie que d’aimer la vie chaste ?

girouette.

Non, ne vous méprenez pas sur ma pensée, sir Lancelot. Mais il est un vieux proverbe que vous connaissez bien : c’est que les femmes qui meurent vierges mènent des singes en enfer (3).

lancelot.

C’est un proverbe stupide et parfaitement faux.

girouette.

Par la messe ! je le crois ; laissons-le donc de côté. — Mais qui épousera mademoiselle Francis ?

francis, bas à Luce.

Sur ma parole, ils parlent de me marier, ma sœur.

luce, bas à Francis.

Chut ! laisse-les jaser. — Il faut laisser les sots parler devant eux.

lancelot, à Girouette.

Non, foi de chevalier, elle n’a pas encore de galant. —