Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/10

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8 LE n, u<en \x1› I)ll’Vl5NlSE.

et riches bourgeois des îlots, dominent sur le peuple des petits navires marchands qui les saluent, inclinant, lorsqu’ils passent près (Peux. le tissu tlç leurs ailes., SALARINO.-Cl’O§ 'E’Z-1llol, monsieur, si j’avais une pa reille mise dehors, la plus grande partie de mes affections serait en voyage il la suite de mes espérances. Je serais toujours a arracher» des brins f1`herhe pour savoir de quel côte soufile le vent ; à chercher sur les cartes les ports, les rnöles et les routes ; et chaque objet qui pourrait me faire craindre un malheur polir ma cargaison ne manquerait certainement pas de me rendre triste. SALANIO.-En souillant sur mon bouillon pour le re—froidir, mon haleine me donnerait un frisson, je songerais à tout le mal qu’un trop gi-anr l.vent pourrait causer sur la nier. Jé ne pourrais voir un sablier s’écouler que je ne songeasse aux bancs de sable, aux bas-fonds, ou je verrais mon riche André * engrave, abaissant son grand mât plus bas que ses flancs pour baiser son tombeau. Pourrais-je aller il l’église et voir les pierres de Pedificc sacré, sans me rappeler aussitôt les rochers dangereux qui, en effleurant seulement les côtes de mon cher vaisseau, disperseraient toutes mes épices sur les flots, et habilleraient de mes soies les vagues en fureur ; en un mot, sans penser que riche de tout cela en cet instant, je puis l’instant d’après n’avoir plus rien ? Puis-je songer à, tous ces hasards et ne pas songer en même temps qu’un pareil malheur, s’il nl' arrivait, nié rendrait triste ? —Tenez, ne n1`en dites pas davantage : je suis sur qu’Antonio est triste, parce qu’il songe it ses marchandises. AN*roNio.-Non, croyez-moi. Pen rends grâces au sort ; toutes mes espérances ne sont pas aventurées sur une seule chance, ni réunies en un même lieu ; et ina fortune entière ne dépend pas des événements de cette année. Ce ne sont donc pas mes marchandises qui n1'at¢ tristent.

sananmo.-il faut alors que vous soyez amoureux. —'C’était apparemment le nprn d’un des plus gros vaisseau ; d’Antonio.