Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

. Aotrr r, sentie 1. p 299

salut que je t’adi-esse., car ce que je vais dire, mon corps le soutiendra sur cette terre, ou mon âme, divine, en répondra dans le ciel. Tu es un traître et un mécréant, de trop bon lieu pour ce que tu es, et trop méchant pour mériter de vivre, car plus le ciel est pur et transparent, plus affreux paraissent les *nuages qui le parcourent ;, et pour te noter plus sévèrement encore, je t’enfonce dans la gorge une seconde fois le-nom de clé testable traître, désirant, sous -le bon plaisir de mon souverain, ne point sortir dlici que mon épée, tirée a bon droit, n’ait prouvé ce que ma bouche affirme..

h’NORFOLK.—3-QUE la modération de mes paroles ne fasse pas ici suspecter mon courage. Ce n’est point par les procédés d’une guerre de femmes, ni par les aigres clameurs de deux langues animées que peut se décider cette querelle entre nous deux. Il est bien chaud le sang que ceci va refroidir. Cependant je ne peux pas me vanter d’une patience assez docile pour me réduire au silence et’ne rien dire du tout : et d’abord je dirai que c’est le respect de Votre Grandeur qui me tient court, 1n’en pêchant de lâcher bride et de donner de Péperon et mes libres *paroles ; autrement elles s’élanceraient jusqu’à ce qu’elles eussent fait rentrer dans sa gorge ces accusations redoublées de trahison. Si je puis mettre ici de côté la royauté de son sang illustre, et ne le tenir plus pour parent de mon souverain, je le défie, et lui crache au visage comme a un lâche calomniateur et un vilain, ce que je soutiendrais en lui accordant tous les avantages, et je le rencontrerais quand je serais obligé d“aller apied jusqu’aux sommets glacés des Alpes, ou dans tout autre pays inhabitable où jamais Anglais n’a encore osé mettre le pied. En tout cas, je maintiens ma loyauté, et déclare, par tout ce que j’espère, qu’il en a menti faussement. rionincnnoirn.—Pale et tremblant poltron, je jette mon gage, refusant de me prévaloir de ma parenté avec le roi, et je mets fi l’écart la noblesse de ce sang royal que tu allégues par peur et non par respect. Si un eiïroi coupable t’a laissé encore assez de force pour relever le gage