Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/316

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314 E iucniuna 11..

csusfr»-Begarde le sombre voyage de tes pas fatigués connue un entourage dans lequel tu devras placer le joyau précieux du retour dans la patrie. BOLINGIÊBOKE.—DÎÎGS plutôt quéchacun des pas' penibles que je vais faire me rappellera quel vasle espace du monde j’aurai parcouru loin des joyaux que ÿaime, Ne me faudra-t-il pas faire un long apprentissage de ces routes étrangères ? et lorsqu’a la fin j’aurai regagné ma liberté, de quoi pourrai-je me vanter, si ce 11`est d’avoir travaille pour le compte de la douleur ? GAUNT.-Tous les lieux que visite l’œil du ciel sont pour le sage des ports et ries asiles heureux. Instruis tes nécessités à. raisonner ainsi, car il n’est point de vertu comme la nécessite. Persuade-toi non pas que c’est le roi qui t’a banni, mais que tu as banni le roi.-Le malheur s’appesantit d’aulant plus qu’il s’aperçoit qu’on le porte avec faiblesse. Va, dis-toi que je t’ai envoyé aequerir de l’honneur, et non que le roi Fa exile ; ou bien suppose encore que la peste dévorante est suspendue dans notre atmosphère, et que tu fuis vers un climat plus pur. Vois ce que ton cœur a de plus cher ; imagine qu’il est dans les lieux ou tu ras, et non dans ceux d’un tu viens. Pense que les oiseaux qui chantent sont des musiciens, le gazon que foulent tes pieds un salon parsemé dejoncs, les ileurs de belles femmes, et les pas un menuet' ou une clause agréable. Le chagrin grandeur a moins de prise pour mordre 11101111110 qui s’en rit et le tient pour léger.

BOLIBGBROKE.-Eh ! qui pourra tenir le feu dans sa main on pensant aux glaces du Caucase, ou assouvir l’apre avidité de la faim par la simple idée c1`un festin, ou marcher nu it l’aise dans les neiges de décembre en se créant la chaleur d’un été fantastique ? L’iclee du bien ne peut qu’accroître le sentiment élu mal. La dent cruelle de la douleur 11'est jamais si venimeuse que lorsqu’elle mord sans ouvrir une large blessure. A 1 A delightful measure of a demcu. '

A measure était en général une danse mesurée ou d’apparat. ›. I