Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/39

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. *ACTÊ 11, SGENE vl.. 37

Jessica.—Teneà, prenez cette cassette ; elle en vaut la peine. Je suis bien aise qu’il soit nuit, et que vous ne mé voyiez.point ; car je.suis honteuse de mon déguisement : ` mais l’Amour est aveugle, et les amants ne peuvent voir les charmantes folies gu’i1s font eux-mêmes : s’ils les7 pouvaient apercevoir, ,Cupidon lui-même rougirait de me voir ainsi transformée en garçon. LomzNzo ;4-Descendez, car il faut que vous me servies de porte-flambeau. ›

JEss1cA:-Quoi ! faut-il que je porte la lumière sur ma propre honte ! oh !, elle ne m’est, je le jure, que tropelaire à. moi-même : Vous me donnez là, cher amour, un emploi d’éclaireur, et j’ai besoin de l’obscurité. LonENzo.—Et vous êtes obscurcie, ma douce amie, même sous cet aimable vêtement de page. Mais venez sans différer ; car la nuit, déjà close, commence à s’écouler, îet nous sommes attendus à la fête de Bassaniof Jessica.-Je vais fermer les portes et me dorer encore de quelques, ducats de plus, et j eg suis a vous dans le mog ment.

— sa (Elle quitte la fenêtre.)-GHATIANO.-Pi : lI ' mon chaperon-, c’est Aune Gentille, et non pas une Juive.

Lonnnzo.—Malheur à moi, si je ne llaime pas de toute monrâme E. Car elle est sage, autant que j*en puis juger ; elle est belle, si mes yeux ne me trompent point ; elle est sincère, car je l’ai éprouvée telle, et en conséquence, comme fille sage, bellé et sincère ; elle occupera pour toujours mon ame constante. (Jessica reparaît ât lgrporze.) Ah ! te voila ?—Allons ; messieurs, partons. Les masques cle notre compagnie nous attendent.

(ll sort avec Jessica et Salarino.)

7 u (Entre Antonio.) ` "

` AN’roN1o.—Qui est là ? `

éaA*r1ANo -G°est vous, seigneur Antonio ? Anromo.-Fi, fi, Gratiano : ou sont tous les autres ? Il est neuf heures. Tous nos amis vous attendent.—Point de mascarade ce soir. Lévent s’élève, et Bassafnio va \