Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/461

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, , sers III, saints 11. 459

l’instrumente sa vengeance 'et le châti1nent’qu’il nie dèstine ; mais tu me fais croire, par la manière dont tu vis, que tu es spécialement marqué pour étrele ministre dé son ardente colère, et la Verge dont il punira ines égarements. Autrement, réponds-moi, se ferait-il que des penchants si déréglés, des gouts si abjects, une conduite si déplorable, si nulle, si licencieuse, des passions si basses, de si misérables plaisirs, une société aussi grossière que celle dans laquelle tu es entré et comme enraciné, puissent s’associer a la noblesse de ton sang, et te paraître dignes du cœur d’un prince ?

HENRI.-AVEC le bon plaisir de Votre Majesté, je voudrais pouvoir me justifier de toutes mes fautes aussi complétement que je suis certain de me laver dun grand nombre d’autres dont on m’a chargé. Du moins, laissezinoi vous demander en compensation de tant de récits mensongers, que l’oreille du pouvoir est forcée d’en tendre de la bouche de ces parasites souriants, de ces vils marchands de nouvelles, laissez-moi vous demander qu’une soumission sincère n’obtienne le pardon des véritables irrégularités ou s’éstà tort laissé égarer ma jeunesse.

Lià Roi.—Dieu te pardonne !—Mais laisse-moi encore,

Henri, iïïétoiinei* de tes inclinations qui prennent un vol tout à fait opposé à celui de tes ancêtres. Tu as honteušeinent perdu ta place au conseil, et c’est ton jeune frère qui la remplit aujourd’hui ; tu ãs aliéné de toi les cœurs de presque toute la cour et-de tous les princesse mon sang ; ti1 as détruit Pattente et les espérances que 1'on airait fondées sur toi, et il n°î-: st pas d’homme qui, dans son âme, ne prédise ta chute. Si j*avais été aussi prodigue de ma présence, que je me fusse si fréquemment prostitué aux regards des hommes, et Usé à si vil prix dans les sociétés vulgaires, l’opinion publique qui m’a conduit au trône serait restée fidèle à celui qui en était possesseur, et m’aurait laissé dans un exil sans honneur, confondu parmi la foule, sans distinction et sans éclat ; Mais, parce que je me montrais rarement, je ne pouvais faire un pas que, semblable à. une comète, je n’excitasse l’admiration, que les pères ne dissent à leurs