présents, ils
s’élancent d’un vol rapide, et lorsque ces éléments plus prompts sont
partis pour accomplir auprès de toi une tendre ambassade d’amour, ma
vie, composée de quatre, accablée de mélancolie, retombe dans la mort,
en n’en possédant plus que deux jusqu’à ce que les désirs de la vie
reparaissent avec ces messages rapides qui reviennent d’auprès de toi,
et qui, venant d’arriver tout à l’heure, m’ont assuré de ta bonne santé
et m’ont tout raconté ; ceci dit, je me réjouis, mais peu de temps
de ta vue : mes yeux voudraient refuser à mon cœur la vue de ton
portrait, mon cœur soutient que tu habites en lui, retraite que des
yeux de cristal n’ont jamais pénétrée, mais les défendants repoussent
cette prétention et disent que c’est en eux que se réfléchit ta belle
image. Pour décider cette question on a appelé un jury de pensées,
toutes habitantes du cœur, et d’après leur sentence la part des yeux
transparents, ainsi que la part du pauvre, est fixée comme il suit : ce
qui est dû à mes yeux, c’est l’extérieur de ton être, et le droit de mon
à l’autre, quand mon œil est affamé de regards, ou que mon cœur amorcé
s’étouffe de soupirs, alors mon œil se régale du portrait de mon amour
et invite mon cœur à ce banquet en peinture ; parfois c’est mon œil qui
est l’hôte de mon cœur et qui prend part à ses pensées d’amour ; ainsi
tantôt en peinture, tantôt grâce à mon amour, toi qui es absent, tu es
toujours présent auprès de moi, car tu ne peux pas t’éloigner au delà de
la portée de mes pensées, elles restent avec moi, et sont avec toi : et
si elles s’endorment, tout en face de moi réveille mon cœur à la joie
fidèles les moindres bagatelles, afin qu’elles pussent rester pour mon
usage dans des retraites sûres et éprouvées à