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ACTE IV, SCÈNE IV.

Quatrième soldat.

Silence ! Quel est ce bruit ?

Premier soldat.

Chut, Chut !

Second soldat.

Écoutez.

Premier soldat.

Une musique aérienne.

Troisième soldat.

Souterraine.

Quatrième soldat.

C’est bon signe, n’est-ce pas ?

Troisième soldat.

Non.

Premier soldat.

Paix, vous dis-je. Que signifie ceci ?

Second soldat.

C’est le dieu Hercule, qu’Antoine aimait, et qui l’abandonne aujourd’hui.

Premier soldat.

Avançons, voyons si les autres sentinelles entendent la même chose que nous.

(Ils s’avancent à l’autre poste.)
Second soldat.

Eh bien ! camarades !

Plusieurs, parlant à la fois.

Eh bien ! eh bien ! entendez-vous ?

Premier soldat.

Oui. N’est-ce pas étrange ?

Troisième soldat.

Entendez-vous, camarades, entendez-vous ?

Premier soldat.

Suivons ce bruit jusqu’aux limites de notre poste. Voyons ce que cela donnera.

Plusieurs à la fois.

Volontiers. C’est une chose étrange.



Scène IV

Alexandrie. — Appartement du palais.
ANTOINE, CLÉOPÂTRE, CHARMIANE, suite.
Antoine.

Éros ! Éros ! mon armure.

Cléopâtre.

Dormez un moment.

Antoine.

Non, ma poule… Éros, allons, mon armure, Éros ! (Éros paraît avec l’armure.) Viens, mon brave serviteur, ajuste-moi mon armure. — Si la fortune ne nous favorise pas aujourd’hui, c’est que je la brave. Allons.

Cléopâtre.

Attends, Éros, je veux t’aider. À quoi sert ceci ?

Antoine.

Allons, soit, soit, j’y consens. C’est toi qui armes mon cœur… À faux, à faux. — Bon, l’y voilà, l’y voilà.