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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/155

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faire. Comment il sollicite le ciel, — lui seul le sait au juste. Le fait est que des gens étrangement atteints, — tout enflés et couverts d’ulcères pitoyables avoir, — vrai désespoir de la chirurgie, sont guéris par lui : — il pend autour de leur cou une pièce d’or — qu’il attache avec de pieuses prières ; et l’on dit — qu’il laisse à la dynastie, qui lui succédera — le pouvoir béni de guérir. Outre cette étrange vertu, — il a le céleste don de prophétie ; — et les mille bénédictions suspendues à son trône — le proclament plein de grâce.
Entre Rosse.
MACDUFF.

Voyez qui vient ici !

MALCOLM.

— Un de mes compatriotes ; mais je ne le reconnais pas encore.

MACDUFF.

— Mon cousin toujours charmant, soyez le bienvenu ici.

MALCOLM.

— Je le reconnais. Dieu de bonté, écarte bien vite — les causes qui nous font étrangers !

ROSSE.

Amen, seigneur.

MACDUFF.

— L’Écosse est-elle encore dans le même état ?

ROSSE.

Hélas ! pauvre patrie ! — elle a presque peur de se reconnaître ! Elle ne peut plus — être appelée notre mère, mais notre tombe. Hormis — ce qui n’a pas de conscience, on n’y voit personne sourire : — des soupirs, des gémissements, des cris à déchirer l’air — y sont entendus, mais non remarqués ; le désespoir violent — y