Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
LE ROI JEAN.
pour Swinstead ! à ma litière, vite (39) ! — La faiblesse s’empare de moi, et je suis défaillant.
Ils sortent.
Entrent Salisbury, Pembroke, Bigot et d’autres.
SALISBURY.

— Je ne croyais pas le roi si riche d’amis.

PEMBROKE.

— Revenons à la charge ! Rendons l’ardeur aux Français ; — s’ils succombent, nous succombons aussi.

SALISBURY.

— Ce diable de bâtard, Faulconbridge, — en dépit de notre dépit, maintient seul la lutte.

PEMBROKE.

— On dit que le roi Jean, gravement malade, a quitté le champ de bataille.

Entre Melun, blessé et porté par des soldats.
MELUN.

— Conduisez-moi aux révoltés d’Angleterre que je vois ici.

SALISBURY.

— Quand nous étions heureux, nous avions d’autres noms.

PEMBROKE.

— C’est le comte de Melun !

SALISBURY.

Blessé à mort.

MELUN.

— Fuyez, nobles Anglais, vous êtes trahis et perdus ; — dégagez-vous du rude trou d’aiguille de la rébellion, — et rendez votre hospitalité à la loyauté bannie ; — cherchez le roi Jean et tombez à ses pieds ! — Car, si le Fran-