Aller au contenu

Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
TROYLUS ET CRESSIDA.
ta béquille, lui ; si tu perds ton soutien, — pour toi qui t’appuies sur lui et pour Troie tout entière qui s’appuie sur toi, — c’est la chute.
PRIAM.

Allons, Hector, allons, rentre chez toi ; — ta femme a rêvé ; ta mère a songé ; — Cassandre prévoit, et moi-même, — inspiré tout à coup comme un prophète, — je te dis que ce jour doit être néfaste. — Ainsi, rentre.

HECTOR.

Énée est dans la plaine ; — et je me suis engagé envers une foule de Grecs, — sur la foi de ma valeur, à me montrer — à eux ce matin.

PRIAM.

Mais tu n’iras pas.

HECTOR.

— Je ne puis briser mon serment. — Vous me savez homme de devoir ; aussi, cher seigneur, — ne me forcez pas à outrager le respect ; mais permettez-moi — de suivre, avec votre consentement et votre suffrage, la voie — qu’en ce moment vous voulez m’interdire, royal Priam.

CASSANDRE.

— Ô Priam, ne lui cède pas.

ANDROMAQUE.

Non, cher père !

HECTOR.

— Andromaque, vous me fâchez ; — au nom de votre amour pour moi, retirez-vous.

Andromaque sort.
TROYLUS, montrant Cassandre.

— C’est cette folle, cette visionnaire, cette superstitieuse fille — qui imagine tous ces présages.

CASSANDRE.

Oh ! adieu, cher Hector ! — Regarde, comme tu meurs !