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TROYLUS ET CRESSIDA.

SCÈNE XX.
[Une autre partie du champ de bataille, éclairée par le soleil couchant.]
Arrive Hector.
HECTOR.

— Créature pourrie au cœur, si belle au dehors, — ta splendide armure t’a coûté la vie. — Maintenant, mon travail d’aujourd’hui est fini ; je vais respirer à l’aise. — Repose-toi, mon épée, tu as eu tout ton soûl de sang et de mort.

Il ôte son casque et rejette son bouclier sur son dos.
Arrivent Achille et les Myrmidons.
ACHILLE.

— Regarde, Hector, le soleil se couche, — et la nuit hideuse arrive haletante sur tes talons. — Dans cette disparition du soleil assombri, — il faut, pour clore le jour, que la vie d’Hector finisse.

HECTOR.

— Je suis désarmé ; ne profite pas de cet avantage, Grec.

ACHILLE, aux Myrmidons.

— Frappez, camarades, frappez ; voici l’homme que je cherche.

Hector tombe, frappé à mort.
— Maintenant, Ilion, tombe aussi, succombe à ton tour, Troie. — Ci-gît ton cœur, ton bras, ta force ! — En avant, Myrmidons, et criez tous bien fort : — Achille a tué le puissant Hector !
On entend sonner la retraite.

— Écoutez ! la retraite du côté des Grecs !