— Arrêtez, holà ! enfin, nous sommes maîtres du champ de bataille. — Ne rentrons pas dans Troie ; affamons ici la nuit !
— Hector est tué !
Hector ?… Les dieux nous en préservent !
— Il est mort ; et le meurtrier, à la queue de son cheval, — le traîne brutalement le long de la plaine infâme. — Cieux, restez à l’orage et hâtez vos fureurs ! — Asseyez-vous sur vos trônes, ô dieux, et souriez à Troie : — abrégez vos coups par pitié — et ne faites pas languir notre inévitable destruction.
— Monseigneur, vous découragez toute notre armée.
— Vous ne me comprenez pas, vous qui me dites cela. — Je ne parle pas de fuite, de panique ou de mort ; — au contraire, je brave tous les dangers que les dieux et les hommes — érigent en menaces… Hector n’est plus. — Qui donc ira dire cela à Priam ou à Hécube ? — Que celui qui veut être à jamais pris pour un chat-huant — aille à Troie et dise : Hector est mort ! — Ce mot-là va changer Priam en pierre, — faire de toutes les filles des